vendredi 1 octobre 2010

Le temps est un grand maitre, il règle bien des choses.


Si le temps est un grand maître, il nous enseigne d’abord qu’hier ne sera pas demain qui n’était pas aujourd’hui. Cette temporalité fixe l’organisation du monde, orchestre toutes les métamorphoses sauf celles de ceux qui résistent, contre tout attente, à l’inévitable. Faust, Dorian Gray, Nosfératu sont dans le refus de la métamorphose et par métamorphose entendons seulement celle de la lente évolution de chaque être. Faust veut renier le temps, aspire à la vie éternelle, Dorian Gray arrête le temps afin d’être le symbole visible d’un nouvel hédonisme, Nosfératu tue le temps, pompe le sang, enlève la vie pour sa propre régénération, dans la négation absolue de l’autre.
Car accepter l’autre c’est accepter de mourir, recevoir la vie qui n’est que mouvement, un fleuve dont le lit est immuable, mais la matière changeante.
Qui mieux que Dracula illustre cette métamorphose. Il semble qu’il possède ce pouvoir de libérer des fantasmes, des attentes. En faisant mourir la jeune fille, il lui offre une renaissance en tant que femme. Cette femme qui n’est à « chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. »

Filmographie :
_ Faust, une légende allemande, de Friedrich Wilhelm Murnau (1926)
_ La beauté du Diable, de René Clair (1949)